Quésaco ? Déviance d'ordre psychique ? Rassurez vous....!
Rien de malsain, bien au contraite, si vous en êtes !
On connaît la passion des paysagistes et jardiniers anglais pour le saule pleureur
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L’un des plus vieux pollens de dicotylédones récolté s’avère être celui d’un saule arctique.
Datant de près de 100 millions d’années, cela en fait un des ancêtres avec les magnolia parmi les angiospermes ( plantes à fleurs) ligneux actuels de climat tempéré.
Ils ont donc traversé bien des vicissitudes et sont capables de s’adapter, notamment, aux endroits les plus froids, humides et venteux de la planète ; son record en latitude 83 °L. N à 700 Km. du pôle nord le prouve !
Chez les saules, vous trouverez aussi :
l’arbre réputé le plus petit au monde :
Les saules sont des baroudeurs, des pionniers préparant le terrain, à la nature duquel ils sont plus ou moins indifférents, pour d’autres végétaux dont ils ne supportent pas la compétition par horreur de l’ombre et en fait de la compétition.
l’arbre des battes de Base-ball, pour des rotations de culture sur 7 ans et ses 15 m atteints .
Ils négligent la multiplication sexuée qui pour eux est un peu spéciale puisqu’ils sont dioïques c’est à dire que fleurs mâles et fleurs femelles sont portées par des pieds différents.
Cette apparente complexité est compensée par une facilité de bouturage déconcertante et un quasi contournement de la multiplication sexuée puisque les graines ne survivent que quelques heures dans l’atmosphère.
image de marque qu’il «traîne» depuis le départ des juifs de la mythique Babylone.
Notez au passage que Napoléon vouait à cet arbre romantique un si grand intérêt que son désir de se voir enterré près de sa plante fétiche fut comblé.
Tant et si bien, qu'un certain nombre de ces visiteurs anglais auprès de sa tombe « empruntèrent » quelques boutures pour les ramener dans la grande île qui se vit ainsi envahir, pacifiquement mais quand même, par notre esprit napoléonien.
en nos jardins septentrionaux fournissent un pollen, à ajouter à noisetiers et cornouillers mâles, de quantité et de qualité fort appréciés des abeilles et donc des apiculteurs notamment grâce aux variétés tardives ou remontantes telles que :
Des rameaux de toutes couleurs en font un élément fort du paysage hivernal de nos régions :
jaune, orange, rouge bien sûr mais aussi blanc, violacé, noir, olive, marron…
qui fait de notre saule une sorte de plante caméléon sans oublier quelques beaux feuillages printaniers
tiré du nom de la spirée, autre élue de nos cœurs dont nous détenons la collection nationale.
En fait cette spirée n'en est plus une puisqu'il s'agit de la reine des prés.
Les premières sélections de saules remontent au néolithique. Les peuples chasseurs, pêcheurs et cueilleurs utilisaient et surtout sélectionnaient les saules suivant des caractéristiques dont n’étaient pas absents des notions de technologie génétique.
Le saule est encore utilisé dans les oasis des déserts froids pour tempérer le climat comme le palmier dans les déserts chauds.
Le gros bois servira pour l’habitat, le plus petit pour le chauffage et la cuisson, les belles baguettes pour tresser paniers, nasses et contenants divers, les feuilles comme fourrage d’hiver et jusqu’à la bourre de graines des saules qui sera utilisé comme succédané du coton pour confectionner les oreillers.
Pas étonnant que sous ces climats froids, le saule est son jour dédié comme en Ecosse ou en Russie.
On trouve, encore ici et là ces vénérables
appelés aussi « trognes » dans les régions humides. Ils sont souvent le reliquat de ces pratiques et leur protection et même leur sauvetage est devenu une mission d’intérêt public dans ces belles régions au climat frais.
Plus proche de nous,
fournissent, grâce à ce taux de biomasse exceptionnel sous les climats du nord de l’Europe, de quoi faire tourner les chaudières des centrales électriques révélant ainsi un des plus écologiques combustibles actuels.
Un plan saule-biomasse est d’ailleurs en action en nos départements du Grand Est.
On réemploie maintenant en les mettant au goût du jour ces vieilles techniques utilisant les vertus de souplesse et de recépage de nos saules :
et de maintenir activement notre si fragile biodiversité.
Les rapprochements avec l’école nationale de vannerie à Fayl Billot (Haute Marne) et la tradition ardennaise font de ces saules un symbole redécouvert de notre région champenoise.
D'autres livres ont été produits par D. Brochet, sur les plantes de terrain calcaire
et sur les jardins de plantes indigènes notamment.